14 septembre 2007

Cul de sac.....


"Quand t'es triste, pense aux kurdes, aux Tchetchènes..."

Je ne me sens plus chez moi quand je suis chez moi, alors je rentre à la maison.....


J'ai eu un message touchant de mon pti Versaillais, il a perdu sa grand mère. Du coup, une envie irrépressible de voir ma mamie, de serrer ma maman dans mes bras et de plus la lacher, d'écouter mon père radoter, hocher la tête et sourire en coin parce qu'il me laisse pas en placer une, parce qu'il me fait rire sans le savoir, et parce que finalement j'aime bien ça....
Lundi, je serai de retour chez eux, chez moi.


J'ai essayé de retourner bosser la semaine dernière, c'est comme le vélo, ça revient tout seul, c'est même moins dur que de recommencer à courrir (j'en chie). Les vieux reflex, aspirer, injecter, noter les constantes, extuber, rassurer, soulager, et recommencer...Rien a changé, sauf moi!
Les soignantes de St Luc sont toujours aussi ininteressantes, elles bouffent toute la nuit et assennent leurs clichés sur la vie, la mort et les vaches; comme elles respirent elles se gavent de chips, de tarama et gateaux au chocolats.
Les infirmières du Tonkin sont sympas, mais ne me font toujours pas confiance, normal je suis interimaire et la salle de reveil c'est vraiment "un service très particulier", elles me parlent comme si j'avais 3 ans...
4 jours de travail, j'en ai marre, je repars....


Mon banquier est un con, on dirait qu'il fait exprès en plus; il a rien compris à mon histoire d'humanitaire, il me dit que maintenant ce sont les ordinateurs qui gèrent.
Il me dit que c'est normal qu'il me taxe 8 euros 50 à chaque prélèvement impayé, y compris lorsqu'il s'agit d'un virement de mon propre CCP à mon propre PEL. Bah oui Monsieur, c'est comme ça, tout est informatique.....non Monsieur, c'est pas très humain tout ça (c'est informatique).... bah oui Monsieur, Laposte on a tous à y gagner...
Mon Cul, c'est du poulet.

Tiens, mon cul, parlons en, y'a longtemps qu'il a pas servi....
Mon cul c'est comme mon coeur, il voit plus rien venir, on dirait qu'il a de la merde dans les yeux mon cul...Serais-je frustré, je suis amoureux de l'idée qu'un jour je vais tomber amoureux, alors je fais plus rien pour que ça arrive, je fais plutôt tout le contraire, et puis, je cherche des partenaires sexuels, ça trompe l'amour, enfin l'idée que j'en ai.
De la tendresse, bordel, c'est tout c'que j'veux...un garçon qui m'impressionne, plus rien ne m'impressionne, sauf ce qui n'existe pas...comme l'amour. Les chansons d'amour, j'm'en suis toujours pas remis.


Je suis dans un cul de sac, j'vois pas le bout du tunnel, je m'apitoie sur moi-même, je me sens coupable, je m'oublie, qu'on m'oublit! Merde, j'fais du Christine Angot maintenant.
Le plus terrible, je ne suis pas vraiment malheureux, juste insatisfait, toujours, trop souvent, dès que je m'arrête pour prendre du recul. Comme un vertige.
Penser à tous ces regard de terreur, de souffrance, de désespoir...Penser à eux, ne pas oublier, et vivre, simplement.
Je respire mieux quand la vie file plus vite que mes pensées...


Vite, la suite!

01 septembre 2007

Cambodia.....mon amour!

C'est alors, qu'il fallut revenir....

Hier encore, je faisais mes adieux (ô combien déchirants) à une blogosphère inconsollable, nulle doute que de Madame Marcadet à Dan, en passant par les TiKinder et autres Bi-actifs, tous ont porté un voil de dentelle noire, couleur de l'orpheline tristesse qui soudain les accablât.
D'aucun pensèrent même qu'à quelques jours près, j'endeuillais la gaypride 2007, mais lorsque je quittais enfin la France ce 11 juillet 2007, les ingrats rassasiés de soleil et de chairs aussi fraiches qu'éphémères, ne manifestèrent qu'une pâle indifférence devant cette perte inestimablement....banale.


C'est ainsi que je translatais 16kg de ma life sur 7 fuseaux horaires, à l'Est toute, direction Asie, Cambodia, Phnom Penh, Kampong Cham.
Que reste t-il du royaume Khmer.....des enfants, beaucoup d'enfants, parfois malades, trop souvent malades.... et des ONG!
Je me souviens Juillet, je partais la fleur à la seringue, digne et plein d'espoir, motivé et confiant, je n'allais pas sauver le monde, juste apporter ma goutte d'eau en contrepoids dans l'inexorable balance des injustices Nord-Sud. Le monde d'en haut qui se soucie du monde d'en bas le temps d'une épidémie.


Onze ou douze heures d'avion et quelques heures de 4x4 plus tard, je rentrais de plein fouet dans la réalité, l'humanitaire c'est pas si simple, suffit pas toujours de le vouloir comme j'étais résolu à le penser....
Je vous épargne les stratégies, les enjeux, les loupés et les frustrations, l'impuissance et les échecs, le desespoir et les morts banales.


Non, je garde en tête l'expérience humaine, le travail d'équipe, les sourires de tout un peuple, ces gens incroyables que j'ai croisé, tous ceux qu'on a aidé un peu, d'autres qu'on a même sauvé, les soirées karaoké, les dimanches british autour du billard chez Simon's, les soirées introspectives Bières/oréo/cigarettes Alain Delon/TV5 monde, seul dans ma chambre du Mekong hotel, les paysages de rizières, les ciels de moussons, les pluies dilluviennes, les fous rires libérateurs, les larmes retenues, les au-revoirs difficiles, les jolis moines bouddhistes, la magnificience d'Angkor, les crustacés sur les plages de Sianoukville, la nonchalence cambodgienne, la folle et sexy Bangkok....


Depuis mon retour, il n'y a pas un jour sans que j'ai une pensée toute particulière et nostalgique pour la fraicheur Australo-Sri Lankaise de V., la candeur Franco-marocaine de F., la complicité humouristique (et bien plus) de la Franco-malgache C., la rigueur (qui a dit obsessionnelle?) judéo-californewyorkaise de M., notre Patrick Swayze local, sans oublier nos collaborateurs khmers, Solydet, Thyda, Nin, Sna, adorable, efficaces et dévoués....


C'est difficile à raconter, est-ce bien necessaire? c'est le vécu, le ressenti qui priment, les images qui restent, les sentiments qui naissent, l'envie de repartir qui grandit.
Et puis il y a ce malaise étrange, d'être revenu, de n'avoir nulle part (partout) où aller, plus de chez soi, une pertes de repères bizarres, des priorités confuses, à contrecourant, quand les gens enfourchent leur (nouvelle obsession) vélib et courrent après la vie, de shopping en horaires de bureau, de déceptions amoureuses en acquisitions immobilières, de petits malheurs insignifiants en (com)pulsions futiles, moi, je rêve à l'Afrique de demain, à cette nouvelle parenthèse angoissante et romantique, à ma nouvelle fuite en avant, à cette manière singulière de refuser une réalité cruelle, peut-être celle de mes échecs.


I miss Cambodia.
Dans un mois je repars, le Congo, peut-être le Tchad, une nouvelle aventure; mais parfois, je voudrais juste que quelqu'un m'attende quelque part...


Same same but different, je suis de retour et je le crie haut et fort, .... c'est alors que ce cri se perdit dans la nuit.

Le mot de la fin pour Kim (Wilde) soufflé par Caro, ma super log:

Well he was Thailand based
She was an airforce wife
He used to fly weekends
It was the easy life
But then it turned around
And he began to change
She didn't wonder then
She didn't think it strange
But then he got a call
He had to leave that night
He couldn't say too much
But it would be alright
He didn't need to pack
They'd meet the next night
He had a job to do
Flying to Cambodia

And as the nights passed by
She tried to trace the past
The way he used to look
The way he used to laugh
I guess she'll never know
What got inside his soul
She couldn't make it out
Just couldn't take it all
He had the saddest eyes
The girl had ever seen
He used to cry some nights
As though he lived a dream
Ans as she held him close
He used to search her face
As though she knew the truth
Lost inside Cambodia

But then a call came through
They said he'd soon be home
She had to pack a case
And they would make a rendez-vous
But now a year has passed
And not a single word
And all the love she knew
Has disappeared out in the haze
Cambodia - Don't cry now - No tears now

And now the years have passed
With not a single word
But there is only one thing left
I know for sure
She won't see his face again