14 février 2006

Salam’alekoum Munich, Shalom Londonderry, Good Morning Apocalypse.



Quand je serai agent du Mossad, je demanderai aux chirurgiens de Tsahal de me refaire une tronche à la Eric Bana en même temps que la circoncision réglementaire!
Avec ma chance de goy flirtant avec le bouddhisme et la non-violence, il vont certainement et malencontreusement confondre mon prépuce et ma cloison nasale.

C’est dommage, car même si mes chances d’entrer au Mossad sont nulles (question de filliation) l’idée d’avoir ne serait-ce qu’un 10e (de prépuce) d’Eric Bana peuple mes phantasmes depuis 2 jours, depuis la projection de Munich.

Il faut dire que Steven Spielberg a été super inspirer d’oublier un peu Tom Hanks et surtout Tom Cruise et ses 2 expressions de visage en guise de jeu d’acteur, désormais uniquement crédible en agent de l’église de scientologie!

Eric Bana, lui, mesure au moins 20 cm de plus, il a des poils, et une vraie musculature virile, des cheveux mi-long un peu bouclés, parfois un peu gras en fin de journée (mais ses journées au mossad sont longues et éprouvantes), des t-shirt vintage American apparel et les jeans moule-paquet et moule-fessier qui vont bien avec, mais c’est normal, on est dans les 70’s.

Il a surtout un vrai jeu d’acteur, plein de charme, de sensibilité et de force!

Eric Bana dans le rôle d’Avner, avant de rempiler pour le Mossad, se plaignait d’avoir un travail ennuyeux, était un jeune marié presque papa, et comblait sa femme à longueur de journée des 20 cm en question et de ses talents de cuisinier!

Et puis une nuit, entre le 5 et le 6 septembre 1972, sa vie bascule lorsque 11 de ses compatriotes otages et 7 palestiniens du groupe “Septembre noir” meurent sur le tarmac de l’aéroport de Munich!

Avner, qui tient une forme olympique, est rapidement appelé par Ephraïm sorte de chef du Mossad, interprété par l’excellent Geoffrey Rush, et par Golda Meir alors premier ministre d’Israël, troublante vielle dame, sorte de maman juive de tout un peuple menant d’une main de fer et sans trembler des bataillons d’hommes militaires, espions, politiques...
J’ai été subjugué par le jeu tout en délicatesse de Lynn Cohen, comme une petite musique relaxante annonçant la tempète et le sang!


Comme Avner a plus ou moins subit l’abandon maternel dans sa jeunesse au kibboutz, il prend Israël pour sa mère et accepte cette mission de vengeance!

Tel est le postulat de Munich, où Spielberg nous raconte en quelques longueurs le cheminement meurtrier de 5 types tout à fait communs, qui vont chercher dans leurs tripes et dans leur foi, la force de caractère necessaire pour oublier leur conviction de justice et d’humanité pour tuer, tuer plusieurs fois, sous adrénaline, puis de façon calculée, puis froidement et enfin dans le doute!

Je suis plutôt ignorant en ce qui concerne les tenants et les aboutissants de ce conflit israëlo-palestinien, qui me dépasse avant toute chose, mais je dois reconnaître au film de Spielberg une certaine lucidité, même s’il ne m’en apprend pas davantage, il m’a permis de saisir d’une certaine façon la problèmatique essentielle du conflit, essence d’incompréhension, d’alliénation, de passion et de foi, qui surrenchérit toujours plus dans le sang, à la recherche du dernier mot, en s’éloignant d'une utopique solution, parce que le compromis n’est pas une option acceptable!
l’incarnation magnifique de ce gouffre, prend forme dans un tête à tête improbable entre Avner et un terroriste de l’OLP.


Avner, fougueux dans son courage, rigoureux dans l’accomplissement de sa mission, d’abord hésitant à la tête d’une équipe d'amateurs ou presque, prend de l’assurance, se prend au jeu, s’améliore et finit par tuer froidement, jusqu’au jour où perdant un a un ses camarades, il se rend compte de la folie de son entreprise, se voit dépassé par l’enjeu et questionne ses motivations en même temps que l’efficacité réelle de sa mission!
Avner a peur, pour sa vie, pour sa famille et surtout pour son âme réduit à peau de chagrin.

Cette réaction post 6 septembre 1972 ou la décision d’un gouvernement de passer outre les principes de droit internationnal, d’ignorer la machine onusienne qui a donné vie à sa nation, n’est pas sans rappeler une réaction presqu’aussi péremptoire, post 11 septembre 2001.
Trente années après, le diable se mort la queue, les gouvernements et leurs travailleurs de l’ombre, ceux qui prennent les décisions en coulisse, qui décident à coup de millions de dollars, de ceux qui vont mourrir et de ceux qui vont vivre, continuent à répondre au terrorisme par des méthodes similaires, et font fructifier leur capitale dans le même temps.
Je ne crois pas que Spielberg ait réalisé un film pro-israélien, ni un film anti-palestinien, même si on s’attache a ses personnages et donc à un camp, il formule une question de fond qui reste en suspend!

Pour moi, une des clefs du film se trouve dans la réflexion et cette réplique de l’incroyable Michael Lonsdale, Papa d’une entreprise familiale de renseignements secrets, brillant de vérité, à quelques mot près ça dit:
“Nous ne travaillons plus avec les gournements, nous évitons et nous nous méfions des gouvernements, Mr Avner.
j’ai fait la guerre, pouquoi?
Pour remplacer Vichy par le Gaulllisme!
Pour remplacer le Nazisme par Staline et le capitalisme!
Je ne fais plus aucune confiance aux gouvernements, ce que je fais je le fais pour nourrir et protéger ma famille, je le fais parce que je suis un Papa!”
En somme, on voudra toujours au moins défendre sa famille, la protéger passe par la construction d’un chez soi.
Le désespoir commence quand chez soi c’est nulle part!


Hazard ou coincidence, je suis tombé hier chez Arte sur “Bloody Sunday” de Paul Greengras, réalisé en 2001 et Ours d’or à Berlin et qui nous raconte comment la même année, le 30 janvier 1972, une marche pacifiste pour les droits civiques et l’égalité des droits entre catholiques et protestants dégénère en émeute réprimandée dans le sang par l’armée britannique.
Le film est époustouflant de réalisme, on se croirait dans un documentaire et il m’a donné aussi mal au bide que le Munich de Spielberg!

Aujourd’hui je me questionne à mon tour. Comment devons nous réagir, dois-je mobiliser à mon tour ma conscience d’être humain, mon civisme, dois-je rester sourd à ces pleurs et ces cris qu’on entend au loin même s’ils sont masqués, étouffés par les discours hypnotisant de nos dirigeants.
N’y a-t-il pas une autre voie, celle d’une conscience collective, populaire, humaine, celle de ces gens qui n’ont pas le pouvoir mais qui sont la majorité, vous et moi, confortablement installés devant nos téléviseur, la rétine saturée d’images inacceptables qui nous ont paradoxalement rendues sourds, muets, presque mort!

L’histoire des caricatures d’Allah n’est pas anecdotique, elle est symptomatique, nous vivons sur une seule planète, immense cancer en perpétuelle rémission, on entretient cette machine malade, jamais guérie, quand les douleurs et les symptômes réapparraissent, c’est la fumée qui annonce le feu, si l’on ne réagit pas immédiatement, si l’on ne traite pas, c’est la maison qui explose, c’est la terre qui pourrit!

Chanter comme U2 n’est certainement pas suffisant, c’est peut-être un début... mais pour combien de temps encore?

I can't believe the news today
I can't close my eyes and make it go away

How long, how long must we sing this song?

How long?

11 Comments:

Anonymous Anonyme said...

i am agry with Illusion Factory....

Pour le final : je pense que cette chanson restera d'actualité pendant encore longtemps. La raison?
L'homme ne pourra d'après moi jamais faire taire ses démons intérieurs, quelque soit sa couleur de peau, sa religion, son pays ou son milieu social. Et par conséquent cela rendra d'autant plus indispensable ses accès de bonté, d'humanité, d'altruisme.

21:04  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

illusion F> merci pour ta critique... j'espère que le chute ne t'a pas fait trop mal!
Lionel> en anglais dans le texte on dit "I agry" le "Am" est inutile.
je crois malheureusement que tu as raison pour le reste!
mais ça fait chier!

00:49  
Blogger Sha said...

Non, Spielberg ne prend pas parti pour l'un ou pour l'autre. Il pose simplement la question de savoir à quel moment la réponse à la violence par la violence va cesser. Qui pourra dire stop dans ce cercle vicieux. Qui sera assez fort pour prendre sur lui et ne pas accepter de riposter. C'était vrai en 72, ça l'est effectivement tout autant aujourd'hui. Si ce n'est pire, car comment réagir face à ce musulman qui se sentait insulté par les dessins de Mahomet (et je peux aisément comprendre) mais qui rajoutait ensuite qu'il faudrait juger et TUER celui qui a fait ce dessin. Stop !! On tue pour un dessin ? Faut arrêter ! C'est pathétique. Sinon, C'est vrai qu'Eric Bana c'est quand il veut :) (c'était pour finir sur une note légère:)

08:02  
Anonymous Anonyme said...

Tout ça grâce au prépuce d'Eric Bana...!
Remarque, je suis bien devenu altermondialiste après avoir vu les couilles de Chirac à Brégançon...

08:49  
Anonymous Anonyme said...

Mon Dieu mais vous etes bien serieux aujourd hui...Bon allez je vais me recoucher

10:34  
Blogger Chez Buzenval said...

Eric Bana a été très convaincant aussi dans la peau de "Hulk" !

12:02  
Blogger Plouf said...

Non mais sérieux, 'Hulk' c'est un gros navet, et Eric Bana jouait comme un naze dedans (à la Tom Cruise, deux expressions pendant tout le film).
Mmmh, jolie chronique dragibus, même si je passe mon tour sur Spielberg depuis Minority report, et celui-ci n'échappera pas à la règle.
Et on dit 'I agree'

14:25  
Anonymous Anonyme said...

I agree avec vous tous, je suis nul en anglais, merci de me le faire remarquer si élégamment...

Dragibus> oui je sais ca fait chier, mais il faut pas se perdre dans le désespoir total sous prétexte que le monde n'est pas parfait. On doit faire avec et essayer de faire ce qu'on peut à notre niveau.

Sha> Ca rejoint ce qu'on s'est dit à la traboule.... content de voir qu'on est encore d'accord ;-)

Pour tous > Je n'ai vu ni Minority Report, ni Hulk. Par conséquent je n'ai pas d'avis sur le jeu des acteurs cités (Cruise et Bana) mais je préfère le physique d'Eric, autrement plus viril que celui de Tom.

21:07  
Anonymous Anonyme said...

Pas encore vu le film et je ne sais pas si j'irai d'ailleurs. Le thème me dérange : la traque et les exécutions d'hommes sur décision d'un pouvoir. Ce qui fut "présenté" en toute simplicité par les médias de l'époque comme des règlements de compte entre groupes palestiniens rivaux.
C'est vrai que rien n'a changé aujourd'hui.
Au fait avec ces mots-clé : mossad tsahal palestiniens septembre noir etc. (j'en rajoute une couche) ton blog a sûrement eu la visite des services sus-nommés et d'autres agences que je ne nommerai pas.
Très Bon pour tes scores :)

20:18  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

Mais comment on fait des scores et des stats????

20:31  
Anonymous Anonyme said...

Avant de changer le monde, tente du muscler autant ta tolérance que tes abdos...

16:41  

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