21 décembre 2005

Christmas blues for a chocolate addict




D'habitude à noël, je suis plutôt du genre enthousiaste, je me laisse porter par cette vague euphorisante comme un loup qui sent la neige venir, celle là même qui légitime une quantité d'achats compulsifs non négligeable...
j'anticipe, je fais des listes, je prépare, en somme, je fais mon français moyen et ça me rend plutôt de bonne humeur.

Cette année, je viellis peut-être, c'est bizarre comme la magie n'opère pas... Pas de noël en famille, je bosse la nuit du 25, mais ce n'est pas la première fois, rien de grave...
Je cherche, je creuse.... je ne creuse pas tellement, je tombe sur un os!
Non, pas un cadavre, seulement l'absence de l'autre, d'un autre, de quelqu'un, d'un mari. C'est tout ce temps que je ne passe pas à me creuser la tête pour trouver LE cadeau idéal pour l'objet de mon désir, celui qui partage ma vie du moment.
Non, pas de doute, je suis seul et c'est pesant.
Mon truc ces 2 dernières années, c'était "1 mari en septembre, 1 hiver paisible, 1 rupture en juin, 1 été débridé". Qui a dit "jamais 2 sans 3", qu'on le dénonce et qu'on le pende haut et court!

Bref, 4 mois de cette absence qui ne dit pas son nom, 4 mois de stratégie (de l'échec) et de plans de secours pour un moment, pour une nuit, pour se rassurer.
On finit par s'en accomoder.... mais noël arrive et fout tout en l'air!

Lundi, matinée à végéter après une soirée chez Val, arrosée, défoncée, léssivé.... A 15h30 je met en route la machine pour me rendre à la salle de sport, au moins 2h d'activité pure dans la journée, c'est déjà ça de gagné.
j'arrive, je me change (10 min au moins, c'est signe de la motivation), je descend l'escalier, je manque une marche, me rattrape de justesse, me sens bien gourdasse, mais continue fierement, la tête haute.
Je passe la rangée de vélo, grimpe les 3 marches qui suivent avec prudence, comme un enfant presque, y arrive, atteins enfin les rameurs....
A ce moment précis, je lève la tête, il est là, je sens un raté dans ma poitrine, mon coeur de battre un peu fort a failli s'arrêter (je sais c'est pomper mais c'est tellement joli cette image.)
Lui, c'est ce type, J., comme J'en peux plus de ce mec, deux mois que je l'observe, que j'en bave, que je le mate sans prudence sans savoir s'il est gay ou non, deux mois que je rame pour décrocher ne serait-ce qu'un regard significatif.... et ce jour là, je rame à ses côtés.

Dans son regard le mystère, presque agressif, son corps comme je les aime, ni trop ni pas assez, différent et suffisant. dans mon esprit un espoir vain.....
Une heure se passe entre les machines, pour la première fois je ressens qu'il m'observe, je suis mal à l'aise, je suis persuadé qu'il veut me tuer (il me rend parano)... je l'évite, il disparait.
Plus tard, dans le vestiaire, il sort de l'espace détente, j'y rentre, nous nous croisons; 5 min. plus tard, il me rejoint dans le sauna, juste un "bonsoir" et deux mots échangés.
Un étrange balais commence, l'un suis l'autre et inversement, dans le hammam, puis le sauna, puis côte à côte sur les chaises longues, pas un mot, juste des respirations plus rapides à cause de la chaleur tantôt sèche tantôt humide, et mon coeur qui s'emballe.
Il repart finalement vers le vestiaire, je le suis prudemment, il entre dans une cabine de douche, me fait signe de le suivre; je rentre, la porte se referme derrière moi, mais jambes tremblent, mon coeur implose, il m'embrasse, je me liquéfie.

Elipse.

Une demi heure plus tard, nous sortons de la cabine, tour à tour, sans échanger un mot, mes joues sont rouges de peur et de plaisir, chacun se rhabille de son côté, au milieu des autres qui ne se doute de rien.... regards furtifs.
Nous nous retrouvons dehors, je l'attend, je veux lui parler, entendre sa voix au moins une fois clairement, entièrement. Il me rejoint et me sourit puis me déclare géné "qu'il n'a pas beaucoup de temps, que son mari l'attend chez lui, qu'il n'est pas bien fier".
Je sens mes jambes faillir, je tiens bon, je donne le change.
Nous échangeons deux ou trois banalités, je pars de mon côté, cette fois mon coeur saigne, et noie mon corps tout entier.... je sombre.
je vais faire mes courses et m'achète 2 tablettes de chocolat.
je rentre chez moi et je me laisse tomber en arrière sur mon lit. Je me repasse le film de l'après midi, j'aimerais réécrire la fin. Je m'avoue enfin que c'est impossible.

Soixante minutes plus tard, il n'existe plus aucune trace visible de chocolat dans l'appartement. le blues est toujours là, mais il a un goût de cacao.
Le lendemain, mon horoscope titrait: "(Bélier): Vous butinez avec la légèreté du papillon les fleurs de la séduction....". Et ta Chatte Martine?

7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Oh, misèr-euh...!
C'qu'on est pathétique...
Mais tellement belles, en même temps !

13:07  
Anonymous Anonyme said...

Les hommes mariés sont tous les mêmes, ils te font croire aux lendemains qui chantent mais tu dois te contenter du karaoké...

17:35  
Anonymous Anonyme said...

... et il me semble que tu en sais quelque chose

17:37  
Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

19:27  
Anonymous Anonyme said...

Pas de conseils à te donner, seulement ceci que j'essaie d'appliquer : accepter la précarité du bonheur, la fugacité de la rencontre, vivre la "sensation" dans le présent, l'intensité dans la seconde et parallèlement se résoudre à l'absence, supporter la séparation, ne pas poser de questions sur le jardin secret de l'autre. Et réciproquement, tout ça. C'est un chemin long et parfois douloureux. Mais ça peut fonctionner
merveilleusement bien (j'ai des preuves). Courage et plein de bizz.

22:17  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

je sors de ma nuit de taf et cette avalanche (oui 5 messages pour moi c une avalanche) de message me fait du bien....
Sissi, plus ça va et plus j'ai envie d'en savoir plus sur toi, toujours pleine de bon sens, en même temps 1 partie de ton charme vient surement de ce côté plus qu'enigmatique...
Après coup, Miss marcadet a ptet raison, c'est pathétique mais j'assume... bien que je n'ai jamais lu Miss Cartland d'ailleurs...
Quant à mon lecteur anonyme, il n'a pas tout à fait tort, bienqu'il reste anonyme.
Merci et 1 gros bisous à Sissi et à toi chou (Miss M.)

08:15  
Anonymous Anonyme said...

Hauts les coeurs !!!
Fais comme Micheline Dax, sifflote un p'tit coup, et ça ira mieux...! ;o

10:33  

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