17 octobre 2006

Namaste: back from Incredible India


Il est des voyages qu'il est difficile de raconter, comme un manque du mot, une soudaine pauvreté de langage, c'est rester muet devant un objet stupéfiant, c'est un vécu si délicat à communiquer, malgré l'envie et l'enthousiasme.


En 2004, j'allais en Inde pour la première fois, et le choc fut si fulgurant que je me suis trouvé démuni, presque interdit, j'ai ressenti le besoin d'écrire, comme souvent dans les moments de ma vie qui me dépassent!
Dès le premier jour, j'écrivais tout, sur mon carnet de voyage, tout, du banal, de l'anecdote, de l'(in)interessant, de l'inimaginable, du mystique, du concret, des constats tristes et cruels de cette nation si plurielle qu'en apparence elle vous noie, vous avale, mais qui en réalité vous révèle et vous élève!


Non, point de délire mystique, c'est avec les pieds bien sur terre que j'ai affronté l'Inde pour constater enfin que c'est l'Inde qui m'a en somme éprouvé pour mieux me façonner de manière éphémère, à son image au contraire éternelle!


Je me suis promis d'y retourner, de l'éprouver encore, de m'éprouver moi-même, de me prouver je ne sais quoi? peut-être percer à jour cette magnifique énigme?

Le 26 septembre alors que j'attérissait pour la deuxième fois à L'Indira Gandhi Internationnal Airport de Delhi, j'étais à la fois plein d'espoirs et de craintes, face à Mother India, c'est à soi-même que l'on est confronté!


Dans la moiteur du soir, au sortir de l'aéropport, j'ai compris immédiatement que ce voyage serait très différent du premier. tout d'abord nous étions attendu, pris en charge par un ami de ma co-routarde, Val, vivant et travaillent à Delhi depuis plus de 5 mois, un Indiatan comme ils disent.... Et puis, j'ai eu ce sentiment particulier de familiarité, point de choc évidemment, j'étais comme un criminel qui revient sur le lieu de son crime, ou comme dans ces moments bizarre où l'on se dit: "tiens j'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette scène", ou comme un rêve qui reprendrait son cours à l'endroit même où le précèdant a pris fin....
C'était comme une suite, comme un nouvel épisode d'un longue série....


Ce qui m'a troublé en 2e lieu, c'est l'absence quasi-affligente (en tout cas vécue comme tel) de toute envie d'écrire, d'exorciser, de raconter.... Et une seule envie, un seul besoin impérieux, me vider la tête, l'esprit, laisser un espace vacant et grand ouvert pour pouvoir évoluer à ma guise!
Cela m'a d'autant plus perturbé que dans mon imaginaire je n'étais pas revenu pour ça, bien au contraire, je voulais absorber un maximum de vibrations, jusqu'à exploser!
Au final, et malgré tout ce que j'ai vécu encore, je suis revenu "page blanche", rien, pas une ombre, pas une esquisse, pas un seul trait significatif sur le blanc de mon carnet...


Et pourtant, je suis à Lyon depuis dimanche, presque 3 jours maintenant, et je commence tout juste à digérer, à régurgiter, et oui, c'est à postériori que je pourrai écrire, partager et communiquer mon plaisir de l'Inde, ma tendresse couleur safran, cette vibration du "Om", cette émotion saveur masala, ce parfun unique de Nag Champa!


Désormais je suis prêt! Même si je n'ai jamais retrouvé l'ambiance ou l'atmosphère de cette 1ere fois, je sais aujourd'hui que je ne la retrouverai peut-être jamais, peut-être aussi que je ne la chercherai plus, parce que j'ai compris que ce n'était précisément pas cela que j'étais venu chercher, c'est une quête de moi-même que j'ai entrepris, laborieusement, lentement, comme à mon habitude, avec cette nonchalence typiquement indienne....


To be continued....


Namaste


BO de Voyage:

Salt Rain, de Susheela Raman
Love Trap, de Susheela Raman
Nar, de Mercan Dede
Fisherman, de The Congos
Karma police, de radiohead

4 Comments:

Blogger Sha said...

Va falloir que je me fasse aussi un premier voyage pour me retrouver face à moi-même au milieu de nulle part :)

11:13  
Anonymous Anonyme said...

Ca donne comme un vertige, une lassitude non négative, une mélancolie sans tristesse, cette découverte du restant à accomplir pour se trouver soi sans être certains d'y arriver... Les pays et les paysages s'enchaineront avec leur lots de sensations, de visages, d'émotions mais l'autre quête, elle, interminable ? simple ? seul ?

13:03  
Anonymous Anonyme said...

l'"Inde-dépendance"...

19:21  
Anonymous Anonyme said...

Belles images !!! et le reste le non-écrit c'est pour toi seul..

22:34  

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