Everything's in its right place....sauf moi!

C’est le rentrée et comme à chaque rentrée je me plie à un rituel bien rodé, vous devinerez jamais ce que je suis en train de vous faire?
...... Une angine.
Amygdales hypertrophiées, déglutition aléatoire, courbatures et un tonus proche de celui d’une serpillère...les signes sont là!
A ce demander si je ne somatise pas quelque chose....
Comment vous dites, la reprise du travail?...nonnnnnn!


Après un été de travail aussi rempli que chaud (on peut pas en dire autant de tous mes secteurs d’activité, blog, sexlife..etc) j’ai repris ma vraie vie quotidienne avec une certaine résignation.


Alors, plutôt que de vous raconter ma reprise de travail, aussi excitante soit-elle, je reviendrais rapidement sur mes 10 jours de vacances.
Tout a commencé sur les rotules (non, pas dans la position à laquelle vous pensez, bande de cochonnes), épuisé, je partais en train pour ma Charente Maritime natale.... 5h de train = 5h de sieste..... équation idéale.

J’ai passé la semaine qui a suivi à dormir, manger, dormir, faire un peu de sport;
dormir, aller à la plage, dormir à la plage, baiser à la plage (ahhh le resac des vagues et cette odeur de marée!);
regarder des séries tv avec ma mère, dormir, manger, dormir, regarder des matchs de basket avec mon père....dormir encore;
cueillir des mirabelles et des tomates cerises dans le jardin, les manger...dormir;
passer du temps avec mamie, parler de sa fonction rénale et du diabète, parler de choses et d’autres, lui faire oublier son âge, la maladie, la diminution, le temps qui reste, ne pas m’endormir devant les feux de l’amour.....
Profitez des parents qui vont bien dans leur train train, du pti frêre amoureux de sa copine, même qu’ils sont trop mignons tous les 2, de la grande soeur qui fait la tronche, qu’on sait pas bien pourquoi, que j’cherche même pas à comprendre parce que j’ai qu’une semaine de vacances et que j’veux pas la gacher, mais que bizarrement ça correspond avec mon arrivée chez les parents....Bref!
Pour finir dormir et manger!


Reprende le train et dormir.... pour être en forme et passer le week-end à Paris!
Paris, point d’orgue jouissif de ces vacances tranquilles, retrouver la fée Marcadet, vider nos sacs et nous sentir plus léger, vider le reste pendant que j’y suis, et se gaver de musique pendant 48h à Rock en Seine....


Il faut bien avouer que la programmation de ce jeune festival avait de la gueule, que le cadre (parc de St Cloud) n’en avait pas moins, et qu’on a passé du bon temps à sautiller au milieu de la foule ou au contraire à écouter d’une oreille plus distraite, étendus sur la pelouse dans des pauses lascives et si possible sexy....
Calexico, Dirty pretty thing, Clap your hands say yeah, the Raconteurs, Tv on the radio, Beck, the Rakes....etc


Mention spéciale aux locaux versaillais de Phoenix qui m’ont donné une pêche d’enfer proche de la bouffée délirante avec leur bombe d’album “it’s never been like that” et les vieux tubes à la “if i ever feel better!”.
Je n’sais pas si c’est le côté Napoléon nouvel empire, mélangé aux réminiscences du Versailles version Copolla, j’me suis senti très Kirsten Dunst au petit Trianon sauf que j’avais remplacé les macarons et le champagne par 1 sandwich à la saucisse de Toulouse et de la bière à 5 euros la pinte ...
Tout ça ne serait d’ailleurs que pur phantasme si je n’avais pas rencontré le jour suivant, de façon presque fortuite dans un endroit chaud et humide une réplique parfaite du conte Fersen, un garçon viril est tendre, gueule d’ange à la chevelure brune, corps athlétique et manières un peu brutales de chevalier solitaire pour un moment intense, furtif et chaud.... pour l’anecdote, mon chevalier ce soir là était lui aussi versaillais:
“This is Versailles, madame”..... et Versailles, ça ne dure qu’un temps!


Même si j’ai pris beaucoup de plaisir à écouter tous ces groupes divers et variés, je dois bien confessé avoir connu samedi dernier une des meilleures extases musicale de ma vie, au son de la voix de Thom Yorke et de la musique de son Groupe Radiohead.

flash back:
année scolaire 1997/ 1998, je passe mon Bac S, cette année là je quitte ma région natale pour aller m’exiler en Auvergne vivre avec ma soeur; mes parents et mon petit frêre partent vivre en Afrique pour 2 ans, je dois survivre loin de mes amis et de ma mère dans le trou du cul du monde, Clermont-Ferrand, une contrée froide et hostile...
Y’a de quoi déprimer, et en bon Ado perturbé par ses hormones, je me pose beaucoup trop de questions et je suis bourré d’angoisses devant ce constat flippant: mes érections dans les vestiaires et les douches au basket sont plus efficaces et radicales que celles éprouvées devant ma petite amie de l’époque.
Je pense à la mort, je veux me trancher les veines, mais j’ai peur d’avoir mal et qu’on ne me découvre pas à temps.... alors je ne me suicide pas!


Au lieu de ça, j’achète l’album “Ok Computer” de Radiohead, que j’avais découvert avec le morceau Creep sur la BO de Cyclo.... J’ai une révélation, je tombe amoureux de cette voix et de cet album, je décide de devenir mélancolique et incompris et je passe l’année scolaire à pleurer sur mon lit en écoutant Ok Computer, le meilleur album du monde de tous les temps en 1997/1998.....
Finalement, je survis, je finis même par avoir mon Bac en ayant rien glandé de l’année, et en passant plus de temps à pleurer sur mon lit, aller au cinéma et pleurer au cinéma (au moins 3 fois par semaine, c’était l’époque où avec une carte de lycéen ou d’étudiant le ciné ne coutait rien) et à avoir des érections inapropriées dans les vestiaires....

J’ai survécu et mon amour pour Thom Yorke et Radiohead aussi, je n’ai pas manqué un album, j’ai encore vibré et pleuré et je me suis promis qu’un jour je les verrai en concert.... Ce jour c’était le samedi 26 Août 2006 à Rock en Seine, où j’ai gardé pendant 1h30 les yeux pétillants d’un enfant, la bouche béate d’admiration d’une novice à qui apparait le Christ, le coeur palpitant et s’accélérant à chaque entame de chanson.... la gorge serrée enfin, au bord des larmes pour le tout dernier morceau, une conclusion en apothéose avec “Karma Police”, ou l’apogée de ma carrière de fan de Radiohead!

J’aurais pu mourrir après ce concert comme on peut mourrir après chaque extase, j’aurais pu etre nuancé ou blasé comme d’autres, trouver le concert trop classique, trouvé Thom Yorke usé, mais non, je me suis laissé porté par l’émotion et j’ai été séduit.
En fait ce concert c’était une parabole de ma vie sentimentale, j’m’emballe parfois sur un coup de coeur, quitte à trainer ça pendant des années, et c’est bon même quand ça fait mal!


BO en Août:
Absolument tout (dont Karma Police et Everything's in its rigt place) de Radiohead et de Thom Yorke (n'en déplaise à certains et autres Mr Patate);
Napoleon Says, de Phoenix;
If I ever feel better, de Phoenix;
Steady, as she goes, des Raconteurs;
Open book, des Rakes;
Bang bang, you're dead, des Dirty pretty thing;
Ambulance, de TV on the Radio;
The Gentry Cove, des Dirty pretty thing;
Dirty whirl, de TV on the Radio;
The songs that we sing, de Charlotte gainsboug;
Just a man with a job (le poinsonneur des lilas), the Rakes;
Details of the war, Clap your hands say yeah;
Loser, de Beck;
E-Pro, de Beck;
Minas de cobre (for better metal), de Calexico;
5:55, de Charlotte Gainsbourg.

Adieu Août 2006, bonjour septembre, New Delhi -25!