21 janvier 2006

And falling in love again....


Pourquoi suis-je allé voir Brokeback mountain?
Un film de pd, un "western gay" comme le scande la presse haut et fort! Certainement.

j'ai détesté ce film, il n'a suscité en moi que de la haine, c'est dire en somme si j'avoue l'avoir adoré.
C'est quoi cette haine, si ce n'est l'expression d'un amour tant contrarié, c'est quoi ce sentiment bizarre qui me retourne les tripes, qui me rappelle que sans amour je ne suis que la moitié de moi même.
J'avais pourtant tout fait, depuis le temps, pour me vacciner de l'amour, fuyant à grandes brasses tous ces océans de mièvreries sentimentales qui nous entourent... Finalement j'échoue à nouveau sur cette île, perdue au loin, à grands coups d'écume dans la gueule!

C'est quoi ces 2 pauvres cowboys paumés, qui gardent des moutons au milieu de nulle part, pas fouttus d'éviter de se toucher sous la tente, après une cuite au whiski.
Ah, pour sûr, si Ang Lee nous avait fait un film avec une vraie pochtronne, au hazard... Catherine Deuneuve, même après une caisse de Jack D. 12 ans d'âge, elle risquait pas de virer sa cutie si facilement....

Non, non, au lieu de ça, il nous montre 2 petites pédales, qui fument des blondes (pas des gitanes maïs) à défaut de se les taper...et ça marche, et ça marche encore sur moi, quelle tâche!

Ca fonctionne, parce que ça me rappelle l'amour de mes phantasmes, cet amour que je cherche et que je n'ai pourtant jamais eu, impérieux, irréprécible, irréversible et impossible.
Ce malaise profond, celui qui décontenance, qui fout en rogne, qui vous transforme subitement en cet autre que l'on cache bien loin au fond de soi et avec tant d'efforts....
Et il nous le montre, cet amour si bandant, avec tous ses aspects qui nous paralysent entre rejet et dépendance.
Pendant plus de 2h, on aura droit à tout avec Heath et Jake: les rapports de force, la soumission, la fusion, la violence, les jeux, la frustration, le déni, le désespoir, les "je t'aime, moi non plus", les embrassades viriles, les "plaque toi là, tu vas y avoir droit" suivis de grands moments de passivité soumise, l'acceptation, la séparation, les larmes que l'on retient devant lui, celles qu'on deverse en cachette, l'anorexie amoureuse, la boulimie du désespoir (le plus souvent en alcool et cigarettes), le mal au bide quand il s'en va.... la peur de demain, celle du regard des autres, les projets déçus, la nostalgie de celui qui est parti, les regrets qui n'en finiront plus, les souvenirs quand il ne reste plus que ça....


J'suis tellement en colère après ce film, qu'il ne m'a même pas fait pleurer, et dieu sait que je chialouse pour un rien (on m'appelle Niagara Falls chez UGC)....
Il m'a foutu les boules, simplement parce qu'il m'a rappelé pourquoi c'est si beau 2 hommes amoureux, parce qu'il m'a fait comprendre aussi qu'un amour impossible, c'est mieux que pas d'amour du tout. il est là le véritable secret de Brokeback Mountain!

Je le hais donc je le l'aime!

20 Comments:

Anonymous Anonyme said...

J'adhère à ton sentiment... Je me suis ramassé tout ça dans la tronche quelques heures après le film (le temps de réveiller quelques synapses...)

Cela dit, on sous-estime trop le pouvoir érotique des moutons (je me suis totalement identifié à celui que Jack transporte,la croupe en l'air sur sa selle...)

09:28  
Anonymous Anonyme said...

D'accord... d'accord.. c'est beau, j'adhère aussi (pas trop quand même car je vais finir par abimer le sol) et ca donne à réfléchir.

Et puis zut, le naturel revient :

"A POIL LES COW BOYS !!!!!!"

... la suite dans un bon Falcon ? (si ça existe !!)

Joan C.

Ps à Mme M. alias "OUI OUI LA TRUIE" : moi c'est pas dans la tronche que je veux me ramasser tout ça !

11:21  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

Merci les filles, j'me sens moins seul.... j'ai pas la frite c'matin, pour dire, je reécoute "OK Computer" l'album de toutes mes larmes, pitoyable!

11:59  
Anonymous Anonyme said...

très joli post sur le film.

12:38  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

elle peut la ramener lacapitaine, elle en a un cowboy à la maison, plutot pas mal en plus.... pfffffff

14:13  
Anonymous Anonyme said...

En tous cas quelle leçon !

Constipés du coeur, notez la recette: faites entrer un soir un cowboy sous votre tente et l'envie d'aller à la selle vous reprendra dès le matin venu...

12:09  
Anonymous Anonyme said...

Shaggoo !!!! :-))) Mouaaaarfff !

16:11  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

lecapitan: désolé c'est la jalousie qui me fait parler, même si l'idée qu'on fasse du social avec moi me perturbe un peu aussi.....

19:45  
Anonymous Anonyme said...

Voilà 3 jours que je ne peux aller le voir (cause de nausée digne d'une grossesse multiple....) et ce que tu dis me fais enrager de ne pas l'avoir déjà-vu (maso jusqu’au bout) ...... Cependant hier surprise dans la catégorie « Amours impossibles » sur Arte avec « les garçons du trottoir ». Non ce n’est pas un film de Q mais un reportage sur l'amitié (amoureuse) entre deux jeunes Arabes homosexuels qui se prostituent dans les rues de Tel-Aviv. Un documentaire brutal, sans concessions. Nino, palestinien de 17 ans, menacé de mort après avoir été faussement accusé de collaboration avec Israël, s'est exilé des Territoires et vit illégalement à Tel-Aviv. Doudou est un Arabe israélien de 18 ans accro à l'héroïne qui a fui un milieu familial violent…

11:03  
Anonymous Anonyme said...

Voila bien la meilleure critique de ce film qu'il ma été donné de lire. Bien vu..Je ne m'en remet pas..

21:03  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

Salkan> tu ne te remets pas du film, ou de ma critique, huhuhu!
Lecolloc> quoi tu l'as pas encore vu, il passe pas à clermont, c'est ça???? Il n'en sera que meilleur quand tu le verra!!!!
sinon, j'ai arrêté arte après ma dernière lobotomie....

08:02  
Anonymous Anonyme said...

sisi il passe a clermont et je l'ai vu hier soir..... (c'était techniquement impossible pour moi avant)....et je ne m'en remet pas non plus je suis tjrs a brokeback moutain et j'ai pas envie d'en redescendre..... je pense a mes deux cow boy avec qui il c'est passé quelque chose sous la tente (pas les deux en meme temps) et avec qui il ne se passera certainement plus jamais rien.... et là je sais pas si ca fais mal ou pas!

10:08  
Blogger Sha said...

Ma caille, on part dans le Wyoming la semaine prochaine ?? On ira pêcher des truites et on ira draguer dans un saloon. On crachera par terre en se tapant des bons whisky et dès qu'un cowboy nous branche, on lui pète la rondelle ! Mouaaaarrff:)

14:20  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour,
j'ai lu et apprécié votre critique de Brokeback Mountain.
Nous sommes plusieurs à tenir le blog
http://www.lestoilesroses.com
Seriez ok pour que nous reproduisions votre critique avec un lien actif vers votre blog ?
Dans l'attente de vous lire,
Bien à vous,
Daniel
lestoilesroses@hotmail.fr

10:15  
Anonymous Anonyme said...

Tout le monde adhère à cette critique....j'ai envoyé plein de monde la lire...et tous le monde y adhère....Chapeau bas dragibus..

17:18  
Blogger Dragibus Rinpoché said...

Bah merci monsieur salkan, je suis flatté.... j'vais me reconvertir dans la critique ciné... même si ça risque d'être limité, parce que finalement, je parle seulement des films qui me touchent et mes critiques parlent de ce fait davantage de moi que que du film en lui même.... mais c'est certainement le signe d'un film réussi?

17:45  
Anonymous Anonyme said...

Je me rallie un peu tard (mais mieux vaut tard...) au cercle critique. J'ai vu le film 2 fois et c'est bizarrement à la 2° vision qu'il m'a submergé. En fait pas si bizarre : comme dit notre Dragibus préféré, on se voudrait vacciné contre ce dégoulinage sentimental (on a beau être des garçons sensibles, on n'en reste pas moins hommes), on sait que le film va toucher notre maillon faible et donc, on se protège : beau film mais on ne se le prend pas en PLEIN GUEULE, comme dit l'autre ! Bon, la méthode coué a super bien marché la première fois. A la deuxième (mais putain, pourquoi je suis allé le voir une seconde fois ? Masochisme, quant tu nous tiens !), toutes ces petites protections ridicules volent en éclat devant cet amour qui s'impose envers et contre tout et on y voit effectivement l'histoire qu'on a toujours voulu vivre parce que c'est la seule raison qui justifie notre bref passage ici bas. Et quant en plus l'histoire est sobre et crédible, les mecs sublimes et vraiment mecs et les paysages presque aussi sexy que les acteurs, comment résister ??? PS : juste pour rappeler que cette histoire impossible est universelle (c'est à dire pas strictement pédé), est-ce qu'on ne l'a pas déja vue, pas mal chopée égalemet, dans "Sur la route de Madison" il y a quelques années ??? Niveau maximal sur l'échelle lacrymale itou...

00:25  
Anonymous Anonyme said...

Pour ceux qui veulent, on se fait une piqûre de rappel:
http://www.starz.com/features/brokebackmountain/

21:02  
Blogger mathew said...

peut etre qu'au fond la haine est synonyme d'amour .... je n'ai jamais haït personne (on en deduit quoi?)
OK computer .... très bonne larmes versées sur cette melodie

19:26  
Blogger claire said...

Alors là, 4 ans après je regarde ce film presque par hasard! Je le regarde une fois : bon film émouvant, puis n'ayant rien à faire une seconde fois et là, ça a été le coup de foudre! Une boule dans le ventre qui depuis ne me quitte plus mais aussi une espèce de bonheur qui me remplie. J’en suis au moins au dixième visionnage du DVD et au moins à vingtième lecture de la nouvelle d’Annie Proulx Je ne comprend pas!! Du coup je suis allée voir ce qu'on racontait sur internet et je tombe sur ton blog Dragibus ! J’ai bien vu que tu ne le faisais plus vivre mais je tiens à te dire que ton commentaire sur ce film est de loin le meilleur de tous ceux que j’ai lu ! Exactement ce que je pense du film, très bien écrit… alors je suis allée lire la suite … Mais dommage … tu t’arrêtes en 2008 merde on est presque en 2010 et je ne sais plus la suite … mais bon…..

15:16  

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