28 mai 2008

Dick or Chicken?

Manisfestement le Stewart était une folle....


Dick or Chicken?

De retour d'une semaine sous le soleil exactement, Miss Marcadet et moi-même avons passé 7 jours à faire l'étoile de mer, version deshydratée et légèrement erythèmateuse...

Lecture, crème solaire, iPod sur les oreilles, bain de mer ou d'eau douce, massages, bronzage et ambiance hétéro-bof-familial....Bienvenue à Monastir!


On connaissait déjà par coeur les bidochons Français, leur parties de pétanque et les groupes qui s'emballent dès qu'un animateur fait "Bip Bip", on connaissait leurs équivalents allemands assidus et jouant des coudes au buffet, on a découvert stupéfaits les nouveaux riches Polonais...


En All Inclusive s'il vous plait, parlant déjà un peu fort à jeun (entre 9h et 10h) et braillant 10 fois plus dès leur premier verre, Papa commençant la vodka à 10 ou 11h, maman le vin blanc à midi, toute la famille est raide à 16h en plein cagnard, et les mioches pissent sur la plage, enterrent leur papiers de bonbons dans le sable et gueulent aussi fort que leurs parents à présent semi-commateux sur une chaise longue.... (version éléphant de mer)

Ah c'est beau l'union européenne...


A part ça vacances reposante et sympathique, quelques fous rires et coups de soleil me permettant d'arborer ce teint halé dysharmonieusement éclatant et sexy.


J -6 avant nouveau départ au congo, je lance l'opération "1 coup par jour avant 3 mois d'abstinence". Veuillez vous porter candidat rapidement dans les coms ci-dessous, merci!

01 mai 2008

la première gorgée de codéine et autres stilnox minuscules

Ma préférence va à l'effervescence.



La première gorgée a un goût amer et sirupeux qui s'accompagne toujours d'un froncement de nez entre écoeurement et avidité; elle me fait penser à ces gorgées de gnôle ou de liqueur de poire, le bien être ne venant qu'à posteriori.
L'impression première reste celle d'une épreuve à subir, vient ensuite ce bruit de gorge bref et bruyant, l'expiration de soulagement comme, lorsqu'enfant, ma mère me forçait à boire un médicament dégueulasse, je me bouchais le nez et j'avalais tout d'un trait en essayant de ne pas y penser car c'est souvent l'idée même du mauvais goût qui donne nausée et gerbe. J'ai toujours été un anxieux d'anticipation.
Aujourd'hui point d'obturation nasale, j'encaisse tout sans broncher, presque sans sourciller, la maturité peut-être, la pharmacodépendance surement!
Mon 1er gramme de paracétamol/codéïne m'a laissé un souvenir impérissable de flottement et de bien être brumeux, à la fois pleinitude et évanescence, la fin du morcellement schizophrene entre mes tensions musculaires et nerveuses quotidiennes et les périgrination angoissées de mon esprit. Enfin j'étais tout, j'étais Un, corps et esprit réunis dans la même bulle abstraite, absent et présent dans la réalité, sans interaction avec elle, juste spectateur privilégié et détaché de tout.
Et, puis, l'apesanteur se transforme en une veille paradoxale suivie de près par un sommeil bienheureux et réparateur, sans rêve ni cauchemar, juste un bien être profond.... Le réveil est lourd et lent comme je les aime, il traine en longueur, se perd en étirements félins, parfois même il se finit en échec et l'on retombe aussi sec chez Morphée qui prend pour l'occasion les traits d'une dealeuse d'endorphines vicieuse et aguicheuse.
Quand on émerge finalement, l'effet est presque estompé, et la vie redevient triste de réalité, même si l'ont garde tout le jour cette seconde peau de coton doux-amer.
Ainsi nous ressemblons au final à n'importe quel toxicomane, pour qui chaque nouvelle expérience (rechute?) est une perpétuelle recherche du plaisir originel, cette première fois idéalisée et re-phantasmée encore et encore, ce nirvana qu'on n'atteindra plus jamais de la même manière...
C'est ça exactement ma première gorgée de codéïne.

Alors, pour retrouver ce grâal chimique, pour varier les plaisirs, ou pour n'importe quelle autre mauvais prétexte ou fausse vraie bonne raison, on se doit de tout essayer.
Ma préférence va alors au Stilnox, les benzodiazépines n'étant qu'un vague et pâle ersatz par rapport aux dérivés morphiniques; le Stilnox quand a lui est une bombe chimique de sensations improbables!

D'action rapide (environ 30 min) et de courte durée (5h) il vous happe d'une traite, vous fauche l'herbe sous la guibole sans crier gare, il vous hypnotise gentillement mais très sûrement.
Le must selon moi, c'est de le gober sans aller se coucher, continuer son activité jusqu'aux premiers effets...
Soudain, tout s'arrête, tout se mélange aussi, les images et le son, le langage devient approximatif, les jambes ne nous tiennent plus, on est plus capable de rien faire et on se trouve contraint de ramper, rouler, tituber jusqu'à son lit, on se vautre, c'est tout juste si on a la force de se faufiler sous la couette et on sombre, pour 5h!
5h et 1 min plus tard, plein phare, les yeux grand ouvert comme à la minute précédant l'ingestion du petit comprimé blanc, les idées claires, le tonus conservé, on redémarre comme si de rien était, on a dormi 5h.

Un soir chez Tryptan (Mme M.), on s'est fait une soirée Stilnox (oui on s'amuse beaucoup chez Tryptan). Nous primes tous deux le comprimé et je continuais à dialoguer sur les chats tout en discutant avec mon hôte... au bout de 15 min et avec les premiers effets nous rigolions comme des baleines, grosse marrade, 5 min plus tard je ne distinguais plus aucune touche du clavier, je tapais au ralenti et j'avais du mal à tenir ma tête... j'étais à deux doigts de m'effondrer sur le clavier comme un mort dans sa soupe le soir de son dîner d'adieu, juste assez de présence d'esprit pour ramper jusqu'au canapé et me pieuter.
Le lendemain en répondant à mes messages je découvrais avec stupeur et amusement l'incohérence de ceux-ci, incompréhensibles, aucune lettre à la bonne place et cette même réponse interrogative chez tous mes correspondants: "quoi?" "keske tu dis?", "rien compris?".

Alors oui, c'est pas bien d'être un drogué, mais c'est pas toujours triste.
Il m'est arrivé de me péter la ruche au rouge ou à la bière, de me mettre minable à grand coup d'herbe ou de résine, de me faire trombiner sous poppers; ça marche aussi, mais moi mon truc c'est plutôt les petites comprimés blanc, rose, ronds, ovales ou en longueur, pelliculés, effervescents, j'en passe et des meilleurs. Et comme le dit si bien Philippe Delerm: "c'est un bonheur amer, on boit pour oublier la première gorgée."