31 décembre 2005

Ces petites choses qui font plaisir, comme 2 sachets de Dragibus accrochés sur ma porte!!!


Il y a des jours où tout fout le camp!
Il y a des jours où ça démarre très mal, récit d'une journée en réanimation (ça changera des infirmières à domicile), de l'aube au crépuscule pour citer sharon! Dédicace spéciale à Ron!

5h15: le réveil sonne, il me faut bien 10 min pour m'extraire de mon lit, la faute à tout les verres pas chers que j'ai bu avec Sharon et les autres à la traboule la veille...
5h25: je décolle mes 2 yeux devant le miroir....merde! Il faut que je me rase, pourquoi suis pas imberbe???? Cette question reste en suspend 2 min encore avant que j'enchaine (je suis très réactif le matin).

6h08: je sors de la salle de bain, rasé, douché...mais pas habillé! Je jette un oeil à l'horloge, et c'est là que je commence à me paniquer, genre: "Putain, putain, putain....merde, un pantalon, .... euh des chaussettes.... bon en général quand je speed, je fais tout à l'envers et ça prend 3 fois plus de temps.

6h20 bien tassés.... je sors de chez moi et je relève le courrier, chose que je ne fais jamais à 6h du mat et pour cause, y'a jamais de courrier à 6h du mat, mais on sait jamais, des fois que ça me mettrait plus en retard encore. Et ce fut le cas puisqu'il y avait mon courrier de la veille... j'ouvre une lettre sur le chemin, ma notation annuelle des HCL qui me rappelle que je suis bien en dessous de la moyenne de mon grade ainsi que de celle de l'echelon de mon grade, chose à laquelle je n'ai jamais rien capté et dont je me fichais bien jusqu'à ce que j'apprenne le jour même que mes primes étaient indexées sur ma note....génial, de mieux en mieux!

Donc là je suis vraiment à la bourre, étant donné qu'Estelle ne bosse pas aujourd'hui donc pas de voiture, donc metro!
6h30 metro Bellecour, la rame me passe devant!! Putain, PUTAIN, de merde!
6h38: metro Hôtel de Ville.... la rame de la ligne C me passe devant. Bon là, c'est mort... je suis sensé avoir pointé et être en tenue à 6h45, sachant que la ligne C en direction de la Croix-Rousse est la plus lente du réseau....
"Allo les filles, bon, euh, je serai 5 min en retard.... bon euh comptez plutôt 10 min, ok? désolé!"

Bon, autre raison d'avoir la mort ce matin là, c'est que j'aurai dû avoir un RS (repos supplémentaire) pour cause de sureffectif, chose assez rare pour qu'on saute sur l'occas, sauf que ma p.... de chef me l'a refusé, pour 2 raisons qu'elle m'a expliqué au téléphone:

* premièrement, elle est chef donc elle fait ce qu'elle veut (véridique!)
* deuxièmement, il y a beaucoup de travail à l'AP (l'alimentation parentérale où l'on est obligé d'aller de temps en temps, moi j'appelle ça l'alimentation paranormale, parce que c'est quand même très bizarre tout ça, j'vous raconterai un jour) raison déjà plus valable que la première, donc elle y affecte 2 infirmières dont moi, je suis ravi! RAVI!

Du coup, j'ai un peu moins de remords d'être en retard, la relève se fera très bien sans moi!

6h50 - 55, je débarque dans le service avec mon sourire des grands jours de bonne humeur. Je traverse la réa A en décrochant un salut collectif.... et là on m'annonce: "pas la peine de monter à l'AP, y'a trop de boulot en bas, t'es en réa B!"
Bon, ça m'arrange bien, j'ai rarement besoin de me disputer pour les secteurs le matin, j'arrive toujours just-limit donc les autres décident pour moi, ce qui implique que je me fais souvent baiser la gueule.... mais c'est po grave!

Arrivé en réa B, je bosse avec Val donc ça va, on va bien rigoler! elle me dit: "bonne nouvelle, t'as qu'une patiente, mauvaise nouvelle elle est entrée cette nuit et elle est gravissime! Ah et puis pour la relève, elles ont pas eu le temps de faire le dossier donc vois avec Jc (le médecin de garde)". OK, de mieux en mieux.

J'attaque direct, puisque depuis 5 jours, y'a plus de machine à café dans le service, on déménage dans 2 mois, ils n'ont pas trouvé utile de renouveller le contrat.... la journée s'anonce bien, commencer sans café, la tête dans le saut, j'adore!

8h: premier moment de bonheur, echo abdo en urgence, le radiologue est une espèce de John Carter, tout mimi, ça égaye ma journée, je commence à sourire!
La matinée se poursuit normalement, à 11h toujours rien dans le ventre mais j'ai eu mon café, on a ressorti la vielle cafetière pour l'occas... sauvé!

11h15, je commence à avoir faim, l'équipe d'endoscopie arrive:
"C'est pour vous la coloscopie?"
"Oui, c'est pour moi...euh, enfin, c'est pour elle... (en désignant ma patiente)" non, non, ce n'est pas un lapsus révélateur.

Bon, d'habitude pour les colo, je trouve toujours une collègue aide-soignante pour s'y coller et positionner la patiente, sauf que là elles se sont cachées les garces, comme j'avais qu'une patiente, j'y suis allé presque sans broncher.... je n'avais seulement pas imaginé que j'allais me retrouvé coincé entre l'orifice d'entrée et l'écran de contrôle; s'en suit une projection vidéo de 20 min de chaque cm carré intestinal de ma patiente, avec les commentaires qui vont avec, toujours très evocateurs:
Il faut bien tout expliqué au stagiaire asiatique dont la sonnerie de portable ressemble à de la disco coréenne ou quelque chose comme ça, je suis pas très calé en musique asiat!

"Bon, alors là on est dans le rectum, c'est bon, y'a pas trop de matières, on avance, dans le sigmoïde, puis le côlon... d'abord on monte, on regarde ensuite en descendant..."
"oké (avec l'accent asiat)"
"Bon là on voit plus rien, oui..; benh là c'est plein de merde..... on redescend"
"oh, mé keske c ça!!!!" s'exclame l'asiat toutes les 30 secondes, j'ai l'impression que ça dure 3 plombes!
"Bon, c'est pas inflammatoire, pas de polype, on va faire quelques biopsies"
ce que je préfère ce sont les commentaires du genre:
"Là c'est vraiment très joli, très rose...."
"elle a vraiment un très beau rectum" (ce qui de l'extérieur paraît moins evident!!)

Un aller, un retour et 3 biopsies plus tard, Val entre dans ma chambre et me demande:
"Chaton, tu veux manger à quel tour, 1er ou 2e ????"
"Euh, j'ai pas très faim tout de suite.... 2e je préfère, oui oui, c'est mieux le 2e, j'ai encore des trucs à faire là..." c'est que ça met pas vraiment en appétit une coloscopie!


Ce que j'adore faire quand mes collègues reviennent du premier tour, c'est demander:
"Alors les filles, y'a quoi de bon à la cantoche", ce dont je me fiche royalement puisqu'il y a toujours la même chose à la cantoche, invariablement et toutes les semaines, c'est toujours aussi dégeulasse. c'est un peu comme les chansons de Mylène farmer, insipide mais constant, toujours la même recette décliné de 2 ou 3 façons différentes, trop cher pour ce que c'est, mais y'a toujours 2 ou 3 dindes pour s'extasier, et puis y'a tous les autres qui n'ont pas trop d'autre choix que de subir ça!
Alors, en général elles me racontent en détail, les entrées, les plats et les desserts et je n'écoute pas, c'est juste que ça m'amuse, je hoche la tête pour dire oui, oui!

15h, reprise des hostilités et tout préparer pour un départ au scanner. Il recommence à neiger plein pot, je me revois avec mon sens aigu de la météo le matin même quand j'ai enfilé mes petites asics en toile en me disant: "non, il ne va pas neiger aujourd'hui!".

19h, la journée se termine sur les chapeaux de roue mais dans la bonne humeur, je passe la relève à ma petite Virginie qui revient de son noël famille en bretagne et m'anonce au passage que sa copine l'a quittée, un peu tristounette elle me dit que décidemment, ces fins d'année c'est toujours à chier.... j'acquiesse, incapable de lui prouver le contraire!

Le temps de faire le plein de matos dans les secteurs et de papoter un peu, je sors à 19h45 et manque de me vautrer 3 fois sur le chemin du métro.
On est pas super habitué à la neige à Lyon, tout le monde panique, le salage/sablage laisse à désirer.
Il y en a qui sont très organisés pourtant, j'ai des collègues qui partent 2 h avant de chez elles et qui arrive toujours à l'heure. c'est le genre de personne qu'il faut suivre en cas de déluge, ou de catastrophe naturelle (style "le jour d'après" de Roland Emmerich, c'est beaucoup plus probable que le déluge, c'est lui qui a réalisé "Indépendance day" il sait de quoi il parle ce type là!); bref le genre de filles qui on l'instinct de survie, j'admire!

dans le metro je recroise John Carter, toujours très mimi, impecablement classe en civile, une petite touche queer, il me reconnait et me sourit.... la neige fond en moi!
45 min seulement pour rentrer chez moi, parce qu'avec mes asics glissantes, je marche comme un pingoin sur la banquise, ridicule!
j'arrive enfin chez moi, 3 étages, épuisé, j'ai perdu 3 doigts de pieds dans l'histoire!
Mr Belettes m'accueille chaleureusement pendant que je m'éffondre sur mon lit, drama queen aussi. Il a décoré le sapin et dans une frénésie de ménage, il a même passé l'aspirateur dans ma chambre. Le bonheur façon Mr belettes, alter ego masculin de Bree dans "Desperate Housewife". je revis!

Une carte de voeux de mon petit frêre et de ma grande soeur finit de me remonter le moral.
Mr belettes me raconte un évènement qui excite ma curiosité.
lorsqu'il est rentré de faire les courses, il y avait 2 sachets de Dragibus punaisés sur la porte d'entrée de l'immeuble. Il ne les as pas pris, les mains trop pleines, lorsqu'il est redecendu, ils avaient disparu... mais il reste la punaise.

Premier constat, j'ai une groupie aux Dragibus, et ça j'adore..... MAIS QUI ES TU......?????
Pas de mot, pas d'indice, enquête, reportage, investigation!!!! je veux savoir QUI? En tout cas merci de l'attention!

Deuxième constat, il y a des sales voleurs de Dragibus dans ce quartier, je soupçonne déjà Madeleine, la voisine du dessous, elle a une tête à aimer le sucre, mais elle est pas assez rapide pour Mr Belettes... à moi que ce ne soit la sale gamine du 4e, ou simplement un passant qui aura cru que c'est noël dans le 5e!!!!
Mystère et boule de dragibus???? A suivre...

29 décembre 2005

Vade Retro Santa Claus!


22h, je sors de ma salle de gym et descend les escaliers du metro Garibaldi quand une rame passe juste devant moi, comme d'hab!
Je ne m'en étonne plus, je ne soupire même pas, je m'assois et j'attend. Pas loin de moi, un couple d'ados en treillis et piercings semble se disputer, sur le quai d'en face, un autre couple plus agé avec landeau etudie le plan du metro.
Au même instant, bruit de branchement d'un micro, une voix masculine annonce dans le haut parleur:
"Interruption du traffic pendant 10 min sur la ligne D suite à un problème technique à la station Sans Soucis, vueillez nous excuser de la gène occasionnée et merci de votre compréhension"

Cette fois-ci je soupire tout en esquissant un sourire, je trouve la situation assez ironique finalement, bloqué 10 min ici à cause d'un problème à la station "Sans Soucis", y'a comme un truc qui sonne faux!
Je suis bien, mon corps encore chaud de tout ce sport et enveloppé dans une bonne demi douzaine d'épaisseurs de vêtement, mes mains sensibles au froid sont protégées par des mitaines tricotées par Mme Marcadet Sénior, dehors il neige plein pot...
Soudain, le jeune mec à côté de moi arrache un mobile des mains de sa copine et le catapulte contre le mur; le nokia 3210 se désintègre littéralement! La nenette est verte et lance à son copain:
"Putain, t'es qu'un espece de connard, keske j'vais dire à mes vieux". elle se barre en courant, il la poursuit.
Je n'ai pas bougé d'un poil, même pas sourcillé, mon iPod me hurle du Garbage dans les oreilles et m'isole du même coup du reste du monde. J'ouvre mon sac de sport pour en sortir mon paquet de clopes, seul sur le quai j'efface d'une cigarette les 2h de sport auxquelles je viens de m'astreindre. Je repense au reveillon de noël.


Il avait bien commencé ce reveillon, seul avec Mr Belettes (mon colloc), on avait même tout prévu pour que ce reveillon entre gens isolés soit une vrai réussite: coquillages, foie gras, magrets richements accompagnés, bouteilles à 12000, fromages divers et variés, macarons de chez Pignol et Champagne....
On avait même un sapin, un Norman parce qu'il ne restait plus de petit Epicea, mais un Norman c'est bien parce que ça dure plus longtemps et ça ne perd pas ses aiguilles, ce qui nous arrangeait bien puisqu'on l'a pendu au plafond le Norman, et même qu'on en a bien chié pour y arriver avec nos 4 mètres de plafond.

Je me souviens avoir demandé à Mr Belettes si ça avait une signification un sapin pendu à l'envers, comme pour une croix par exemple.... Il ne savait pas très bien mais ça collait plutôt avec l'idée qu'on avait de noël vu qu'à la base on voulait le décorer avec des membres arrachés de poupées Barbies, un truc un peu gore.... on a pas trouvé de barbie pas cher mais l'idée suit son chemin, on a encore 1 mois avant que le Norman décède!

Bref, son pti frêre nous rejoint, on boit, on bouffe à s'en faire péter le bide, et on reboit encore un peu plus.... je me sens bien, là, avec Mr Belettes, parce que sans lui mon quotidien ne serait pas le même, il serait plus fade, et parce que finalement pour le reveillon de Noël on a réussi à reconstitué une petite famille à nous deux, une famille choisie.
Je devrais d'ailleurs peut-être le lui dire plus souvent à ma belette à quel point il compte pour moi et combien je suis heureux de partager un peu de sa vie en même temps que 120 m2 de parquet avec sanitaire et cuisine.... je devrais, c'est vrai!

Mais Noël c'est aussi le jour des surprises comme dirait l'autre.... L'autre c'est mon Ex. avec un grand E, mon Mr Big à moi, celui qui me hante toujours d'une manière ou d'une autre mais le genre de type et d'histoire que l'on doit oublier impérativement si on veut espérer avancer un jour....
Et bien l'autre, Mr Big Emm...erdeur, il ne trouve rien de mieux que de me laisser un message sur mon blog le 24 décembre au soir.... un message du genre, je passe par là, j'ai vu de la lumière dans ton blog et je donne mon avis comme tout le monde, UN 24 DECEMBRE, BORDEL!

Un message genre je reste anonyme (un classique chez lui) tout en faisant bien tout ce qu'il faut pour que je comprenne bien de qui il s'agit, à grand renfort de références qui touchent et qui font mal....
Ah, ça pour une surprise, c'est une bonne surprise. Il faut dire que Mr Big est un habitué des surprises foireuses; tiens, par exemple pour son anniversaire en 2004, il n'a rien trouvé de mieux comme surprise que de me rapporter des morpions thailandais...original, non? Le genre de surprise qui vous précipite vers la rupture et pour cause.

Y'avait juste limite de quoi me gacher mon reveillon de noël; il a du se dire que tant qu'à se faire chier comme un rat mort tout seul à Lyon la veille de noël, autant en faire profiter les autre et plomber l'ambiance.... A moins qu'il ait réellement pensé que je prendrais ça pour une bonne surprise, auquel cas la situation comme son cas me semblent désespérés.

Heureusement Mr Belettes était là pour rattrapé le coup en m'offrant un cadeau aussi plein de promesses qu'original, un pendule, le genre de truc très perso, très recherché et qui me touche vraiment, c'est 1 million de fois plus appréciable qu'un morpion thailandais! Ajoutez à cela, les fonds de bouteilles, et l'enorme "connifère" que je me suis fumé pour finir, à 1h de mat, je dormais comme un bébé!

j'ai passé les 3 nuits suivantes en réanimation, avec Estelle, ma PCI (Pauvre Conne d'Infirmiere) préférée et meilleure amie... 3 nuits qui avaient un arrière goût de prolongations de noël, 3 nuits de bouffes, de chocolats et un peu de picole aussi. Estelle connait bien mon histoire avec Mr Big, je lui raconte mon réveillon, on s'echange des cadeaux, puis elle me conseille d'en rester là, elle me voit remonté, je sais qu'elle a raison.... Je repense à Mr B., un peu plus de 80 ans et 88 jours de réa, un seul poumon et pas dans sa meilleure forme mardi matin quand je l'ai laissé.... Je me dis que tout ça n'a pas vraiment d'importance.

Retour dans le metro Garibaldi, Moby me crie dans les oreilles, je reviens un peu à moi, je zappe Moby pour Eels qui me convient mieux et m'aperçoit que le quai s'est rempli progressivement de gens qui attendent toujours comme moi un metro.
Le haut parleur annonce la reprise du traffic, un premier metro passe en sens inverse lorsque notre rame tant attendue se fait entendre. Je me lève et me rapproche du quai comme les autres, le metro avance doucement en entrant dans la station, à son bord un homme seul en parka rouge tient dans sa main une gerbe de ballons multicolores gonflés à l'helium. Le metro nous passe devant et ne s'arrête pas!!!!
Je regarde d'un air incredule mon voisin de quai médusé, nous restons mués avant de rire nerveusement mais assez amusé par le coté absurde et incongru de la situation!
J'essaie d'imaginer en quoi ces ballons gonflables ont pu jouer un rôle dans le problême technique de la station Sans Soucis?
Une nouvelle rame finit par suivre celle-ci, bondée cette fois ci, me voici enfin en direction du Vieux Lyon.

Sur le chemin du retour, je marche sous la neige quand mon regard est arrêté par le visage d'un garçon magnifique sur une affichette. Il y a une inscription difficile à déchiffrer, je m'approche pour la lire, elle dit:
"Vous faites maintenant partie des gens qui n'ont plus peur de s'approcher d'une personne séropositive"!
je repense à Eric, j'espère qu'il va bien.

23 décembre 2005

Celui qui était d'humeur Yoplait...



Ce post est un Happenning!

Rien ne sert de se laisser abattre, je fête noël en tête à tête avec mon colloc et on va s'en mettre plein le bide, comme d'hab!
En parlant de bide, je lance l'opération "Yoplait, 0% de complexe", comme il y a peu on me demandait de photographier mon frigo, je propose aujourd'hui d'en montrer le résultat, sans pudeur ni complexe, en faisant état de son Nombril!

Oui, oui, Mme marcadet, vous avez bien lu (va falloir arrêter vite fait les loukoums) , je veux voir ton nombril, et celui de Sissi et de tous les autres même ceux que je ne connais pas....
Estimez vous heureux que l'opération soit lancée avant le début des Festivités (Hostilités) de fin d'année, je vous conseille d'ailleurs de picturiser votre nombril rapidement, noël c'est dans 2 jours, hihihi!
Je me sens machiavélique mais ça me booste un peu en même temps... Après tout, ce n'est qu'un juste retour des choses à leur place, lorsqu'on tient un blog, il arrive parfois (même une fraction de seconde) qu'on se prenne pour le nombril du monde, raison suffisante pour montrer son nombril au reste du monde.

PS: j'ai fait dans le classique pour les pics de mon nombril, style pics de chat gay (d'ailleurs si ça peut me rapporter un mari), je suis sur que certains d'entre vous trouveront beaucoup plus original...

je compte sur vous, je n'aimerais pas faire un bide sur un post qui parle de mon nombril. Bonnes fêtes de fin d'année à toute la blogosphère et au delà!

21 décembre 2005

Christmas blues for a chocolate addict




D'habitude à noël, je suis plutôt du genre enthousiaste, je me laisse porter par cette vague euphorisante comme un loup qui sent la neige venir, celle là même qui légitime une quantité d'achats compulsifs non négligeable...
j'anticipe, je fais des listes, je prépare, en somme, je fais mon français moyen et ça me rend plutôt de bonne humeur.

Cette année, je viellis peut-être, c'est bizarre comme la magie n'opère pas... Pas de noël en famille, je bosse la nuit du 25, mais ce n'est pas la première fois, rien de grave...
Je cherche, je creuse.... je ne creuse pas tellement, je tombe sur un os!
Non, pas un cadavre, seulement l'absence de l'autre, d'un autre, de quelqu'un, d'un mari. C'est tout ce temps que je ne passe pas à me creuser la tête pour trouver LE cadeau idéal pour l'objet de mon désir, celui qui partage ma vie du moment.
Non, pas de doute, je suis seul et c'est pesant.
Mon truc ces 2 dernières années, c'était "1 mari en septembre, 1 hiver paisible, 1 rupture en juin, 1 été débridé". Qui a dit "jamais 2 sans 3", qu'on le dénonce et qu'on le pende haut et court!

Bref, 4 mois de cette absence qui ne dit pas son nom, 4 mois de stratégie (de l'échec) et de plans de secours pour un moment, pour une nuit, pour se rassurer.
On finit par s'en accomoder.... mais noël arrive et fout tout en l'air!

Lundi, matinée à végéter après une soirée chez Val, arrosée, défoncée, léssivé.... A 15h30 je met en route la machine pour me rendre à la salle de sport, au moins 2h d'activité pure dans la journée, c'est déjà ça de gagné.
j'arrive, je me change (10 min au moins, c'est signe de la motivation), je descend l'escalier, je manque une marche, me rattrape de justesse, me sens bien gourdasse, mais continue fierement, la tête haute.
Je passe la rangée de vélo, grimpe les 3 marches qui suivent avec prudence, comme un enfant presque, y arrive, atteins enfin les rameurs....
A ce moment précis, je lève la tête, il est là, je sens un raté dans ma poitrine, mon coeur de battre un peu fort a failli s'arrêter (je sais c'est pomper mais c'est tellement joli cette image.)
Lui, c'est ce type, J., comme J'en peux plus de ce mec, deux mois que je l'observe, que j'en bave, que je le mate sans prudence sans savoir s'il est gay ou non, deux mois que je rame pour décrocher ne serait-ce qu'un regard significatif.... et ce jour là, je rame à ses côtés.

Dans son regard le mystère, presque agressif, son corps comme je les aime, ni trop ni pas assez, différent et suffisant. dans mon esprit un espoir vain.....
Une heure se passe entre les machines, pour la première fois je ressens qu'il m'observe, je suis mal à l'aise, je suis persuadé qu'il veut me tuer (il me rend parano)... je l'évite, il disparait.
Plus tard, dans le vestiaire, il sort de l'espace détente, j'y rentre, nous nous croisons; 5 min. plus tard, il me rejoint dans le sauna, juste un "bonsoir" et deux mots échangés.
Un étrange balais commence, l'un suis l'autre et inversement, dans le hammam, puis le sauna, puis côte à côte sur les chaises longues, pas un mot, juste des respirations plus rapides à cause de la chaleur tantôt sèche tantôt humide, et mon coeur qui s'emballe.
Il repart finalement vers le vestiaire, je le suis prudemment, il entre dans une cabine de douche, me fait signe de le suivre; je rentre, la porte se referme derrière moi, mais jambes tremblent, mon coeur implose, il m'embrasse, je me liquéfie.

Elipse.

Une demi heure plus tard, nous sortons de la cabine, tour à tour, sans échanger un mot, mes joues sont rouges de peur et de plaisir, chacun se rhabille de son côté, au milieu des autres qui ne se doute de rien.... regards furtifs.
Nous nous retrouvons dehors, je l'attend, je veux lui parler, entendre sa voix au moins une fois clairement, entièrement. Il me rejoint et me sourit puis me déclare géné "qu'il n'a pas beaucoup de temps, que son mari l'attend chez lui, qu'il n'est pas bien fier".
Je sens mes jambes faillir, je tiens bon, je donne le change.
Nous échangeons deux ou trois banalités, je pars de mon côté, cette fois mon coeur saigne, et noie mon corps tout entier.... je sombre.
je vais faire mes courses et m'achète 2 tablettes de chocolat.
je rentre chez moi et je me laisse tomber en arrière sur mon lit. Je me repasse le film de l'après midi, j'aimerais réécrire la fin. Je m'avoue enfin que c'est impossible.

Soixante minutes plus tard, il n'existe plus aucune trace visible de chocolat dans l'appartement. le blues est toujours là, mais il a un goût de cacao.
Le lendemain, mon horoscope titrait: "(Bélier): Vous butinez avec la légèreté du papillon les fleurs de la séduction....". Et ta Chatte Martine?

19 décembre 2005

Incursion parisienne: l'école Viennoise et la blonde attitude versus Jean Reno



Retour à Paris, ça faisait longtemps que ça me démangeait... 5 jours d'aspalte et d'ozone parisien en échange de la non moins désagréable atmosphère lyonnaise.
Mais bon, venir flaner quelques jours à Paris c'est comme revenir sur les lieux du crime, c'est toujours aussi jouissif, surtout si l'on est le criminel.

Petit passage chez la sister, bien frais, bien agréable, avec en prime les ballades en voiture dans Paris, by night, c'est toujours très excitant, un peu speedant mais tellement grandiose.

Pour le reste du séjour, moi quand je gagne la capitale, je ne descend pas place Vendôme mais metro Marcadet-Poissonière.....suivez mon regard!
je dois dire qu'elle me manquait un peu la Miss Marcadet et puis chez elle, c'est comme chez maman on est toujours bien reçu, à n'importe qu'elle heure du jour ou de la nuit.....elle est très flexible dans son genre.

Alors, pour l'occas, j'ai joué ma parisienne. Parfaitement!
Un pti tour au Grand Palais pour l'expo des Viennois et une extase artistique comme j'en ai rarement eu, mais les ignares s'extasient toujours plus vite que les autres..... ça n'empeche d'apprécier.
Revoir un ex d'origine germanique en pleine ascension sociale et se dire que "merde, on a peut-être loupé le coche", mais être heureux pour lui finalement (en recommandant un verre de côte du Rhône).
Les apéros dans le marais qui se finissent au champagne à la mondaine, pas la brigade, l'alcoolique mondaine!
Le shopping dans la folle dimension (4e arrondissement pour ceux qui ne situent pas bien) alors que grand Dieu, je m'étais juré qu'on ne m'y reprendrait pas..... je suis si faible...
Je passe passe sur les détails plus croustillants, qui existent néanmoins.

bref tout ça c'est exténuant et ça impose au final de passer une soirée tranquille, "on the couch", avec Miss Marcadet herself, tout aussi exténuée que perplexe et pour cause, essayez d'enseigner des concepts aussi abstraits que la théorie de la relativité à un troupeau de dindes, ça use!
tout avait plutôt bien commencé, Mme Marcadet et moi même étions posé là, comme deux larves ayant oublié d'éclore, à goulotter des clapiotes et siroter du côte du Rhône (à prononcer avec un accent british).
Quelque peu hypnotisé par la tv, branchée sur canal+, l'émission de Denisot, Massenet et cie... rien d'insupportable jusqu'à l'entrée fracasssante de Mr Jean Renoooo (à prononcer avec un accent californien, à défaut celui de Neuilly sur Seine).
Or Mr Reno, contre qui je n'avais pas grand chose jusque là, c'est mis à nous pourrir notre moment de torpeur nihiliste, en bouffant l'écran, squattant le temps de parole comme un politicien en campagne, grignotant le cerveau des animateurs présents sur le plateau en même temps que celui de du téléspectateur incrédule ou déjà décédé...

Mr Reno, atteint du complexe Alain Delon, puissance Hollywood, y allant de son petit commentaire sur tout et n'importe quoi, s'écoutant parler, moralisateur et paternaliste, attendant les applaudissements du public à chaque fin de phrase, vossiférant sa propagande sarkosienne (son voisin et ami), s'en défendant du même coup, se déclarant (faussement modeste) n'être qu' un simple artiste et non un politique; épinglant au passage son ami Luc Besson pour ses propos moins flatteurs sur sarko par un pitoyable "Luc, je t'aime tu es mon ami, mais là c'est pas bien ce que tu as dit, pas bien Luc".....
Bref, un Jean Reno qui te pourri l'émission, étouffant de son ombre et de son égo surdimensionnés la joli et bien plus interessante Olivia Ruiz, venue en vain présenter son nouvel album, un Jean Reno ulcérant me retirant même l'envie d'aller voir le dernier Begnini.

Nous voilà, Mme Marcadet et moi même, scandalisés, recrachant presque nos clapiotes, éructant un: "quel gros con" pour commenter la situation.... et personne sur ce putain de plateau pour le remettre à sa place, mais où est donc passé l'insolence cryptée à la canal +?

Notre salut vint heureusement et pour conclure l'émission par l'excellente "minute blonde"; Mr Big Reno se faisant démonter sans droit de réponse en 2 min 30 par la première blonde venue, un grand moment d'humiliation pour lui et d'autant plus de bonheur pour nous téléspectateurs, débutant par " Jean Réno, le seul homme vivant sur terre à avoir vu les couilles de godzilla d'en dessous...."
Pour cette phrase et pour toutes celles, aussi blondes et jouissives qui ont suivies, je tiens à rendre hommage à Dorothy Doll (alias Frédérique bel) et à l'ensemble des blondes de la terre! Merci d'exister! Et merci Paris!

Light me please, my name is Marie!


Patit retour sur les évènements Lyonnais, comme chaque année vint le 8 décembre!

Le Lyonnais attend ses illuminations comme un enfant attend ses cadeaux la nuit de noël...
Il y a les enthousiastes de la première heure, les néo-lyonnais enjoués comme moi, les curieux régionnaux, les cars de touristes d'ici ou d'ailleurs, et les autres que ça fait chier parce qu'au final c'est un bordel monstre avec ces rues barées et ces foules des grands jours!
C'est un peu aussi le coup d'envoi façon Jean-Michel Jarre du marathon des courses de noël, autant dire qu'on est prévenu avec pertes et fracas, les hostilités commencent!

Il faut dire qu'ils ont mis le paquet cette année à la mairie de Lyon, histoire de faire oublier le semi-echec de l'an dernier, trop hermétique, trop conceptuel qu'ils ont dit.... le lyonnais n'a pas compris, la bourgeoise est déçue, elle aime le grand spectacle.... et le vin chaud!
Mais combien de million d'euros (sans compter le bénéfice net pour EDF vu les tonnes de KW dépensés en 4 jours d'illuminations...) pour ce pied de nez artistique aux partisans de l'économie d'énergie.....

On dira ce qu'on voudra, Lyon illuminé c'est quand même vachement joli; surtout le 8 décembre quand chaque Lyonnais installe luminions et photophores sur ses fenêtres, revival Marie qui, si mes souvenirs sont bons, sauva Lyon d'une épidémie implorée de la sorte par la population lyonnaise.... la tradition c'est la tradition.....alleluia, la capitale des gaules est toujours là!

07 décembre 2005

Celui qui avait un orgasme amygdalien...


Si, si, ça existe.... j'ai une angine de la mort qui tue, et je suis d'humeur ulcérante à l'image des 2 balles de golf qui me tapissent l'arrière gorge, ô combien profonde mais quelque peu sténosée, et pour cause. J'vous garantis, je jouis, surtout quand j'avale!
Mein Doctor sagt dass es war eine folie de travailler dans cet état là, avec cet accent ardechois bien caractéristique, il n'a d'ailleurs aucune racine germanique, mais l'image du médecin germanophone doit me renvoyer à ces quelques phantasmes sado-masochistes et oniriques du moment.
Je ne sais pas si c'est là fièvre mais hier j'ai révé que mes dents tombaient une à une et j'en était persuadé quand je me suis réveillé!
Bref, j'ai dit: "ya, ya, ya, mein doctor", et là il m'a regardé d'un air suspicieux.

Il m'a bien demandé si je n'avais pas laissé trainer ma langue dans quelques endroits douteux?
J'ai pris un air surpris, presque offusqué "enfin, doctor (euh docteur) j'fais attention à ces choses làaaaaaAA (ma voix a dérapée au moment où il me palpait les couilles, il aime bien, c'est sa spécialité!).

Finalement, au lieu de travailler aujourd'hui, j'écris ce post, j'ai culpabilisé un peu, 3 secondes, enfin un peu plus en pensant à mes collègues et au sous effectif chronique des hôpitaux, encore agravé grace à moi...
Et puis merde, c'est pas parce que je soigne des gens certes très malades que je dois négliger ma santé à moi, après tout, lundi matin après ma 3e nuit de labeur dans un état lamentable, je suis quasiment rentré en rampant, ça n'a inquiété personne!

Hier, pour fêter ça, je suis allé au ciné, voir "Le temps qui reste", c'était dans le thème.
J'ai super bien fait, j'suis ressorti tout aussi malade, voir un peu plus (délire hypochondriaque), et avec un moral d'acier.
J'ai téléphoné à ma mère ensuite, pour son anniversaire, que je lui ai souhaité en chialant au téléphone... elle était un peu embarrassée et a du se dire "ça s'arrange pas celui là".

Treve de pleurnichage, le film était assez exceptionnel par ailleurs;
vous l'avez compris, il m'a un peu boulversé, à cause de ce héro antipathique qu'on aime pour ça et parce qu'il est aussi magnifique et juste, à cause de cette atmosphere diaphane et la marque d'Ozon avec (comme me le faisait remarquer mon colloc) cette omniprésence du bleu dans quasi toute les scenes, un canapé, un pull et jusqu'au camion du marchand de glace bizarrement nommé "indigo".... ce bleu de la chambre à coucher dans "5 x 7", ce bleu de "goutte d'eau sur pierre brulante (ptet un truc hérité de fassbinder, enquête, reportage, investigation...); bref, le blues d'Ozon qui transpire en larmes jusque sous nos yeux.

Et puis, il y avait Jeanne, Mdame Moreau, qui a le mérite de ne pas m'avoir agacé, très juste dans sa vieilesse, il y a aussi Valeria à qui je voue une admiration sans borne, elle me séduit toujours, je crois maintenant que ça vient de sa voix, j'adore sa voix et sa nudité. Enfin, plein de petites perles dans ce film, comme le moment où le héro raconte ses rêves à son medecin, c'est malsain, c'est jouissif c'est Ozon comme il m'était apparu la première fois dans "sitcom".

A cause de tout ça, et je dis bien à cause car on a envie de détester un film qui nous parle de notre propre mort, j'ai aimé ce "temps qui reste", et j'éprouve pour François Ozon un truc qui doit se situer entre l'admiration et l'amour. Merci!

Un film à voir avec ou sans antibiotique.

02 décembre 2005

Pendant ce temps là, un cri dans la nuit lyonnaise


"Vint le moment où la souffrance des autres
ne leur suffit plus: il leur en fallut le spectacle"

Acide Sulfurique d'Amélie Nothomb